VIDEO DANSE/BODY CINEMA

Sacre/ilège(s) – 11
Publié le 2013/04/17 par bodycinema
Une proposition franco-italiano-brésilienne qui envisage Le Sacre sous un angle lyrique,
avec ce onzième extrait de notre projet de vidéo danse collective.
Véritable "danse de la neige" - comme on peut parler de "danse de la pluie" chez les
Amérindiens ou chez les Roumains (avec le rituel du Paparuda, pour ne citer que lui) - cette
performance nocturne, urbaine, tisse un lien fort avec l'environnement naturel par le biais
d'une intense invocation de la chute des flocons.
Si Le Sacre exalte habituellement par le biais d'un sacrifice humain le surgissement du
printemps afin de protéger les récoltes, cette nouvelle approche envisage d'atteindre le
même résultat via la seule puissance cérémoniale de la danse.
En phase avec l'intensité de la musique de Stravinsky, la danseuse consacre la majorité du
film à oeuvrer activement à l'arrivée de la neige. Elle n'économise pas ses efforts au sein de
ces espaces dépourvus de toute présence humaine identifiable.
Et quand débute la chute de neige proprement dite, le film s'engage alors sur une voie plus
douce, pacifiée, contemplative. La danseuse calme ses mouvements et se laisse envelopper
par les flocons, à la lumière d'un lampadaire. Moment lyrique, d'une évidence simple. Juste
récompense des efforts consentis.
Au final, une proposition qui nous invite à un dialogue plus intense avec la nature qui nous
entoure, même au beau milieu de villes parfois tentaculaires. Un film qui nous suggère de
croire aux sortilèges de la danse, à sa puissance "magique", capable d'influencer jusqu'aux
humeurs des nuées célestes.
Réalistateur : Alexandra KAN
Camera/Caméra : Matteo PELLEGRINUZZI

Chorégraphe et Interprète :
Elisa FREITAS MACHADO

Montage :
Patrick ARNAULT

Photographe :
Lazura Cortial

"CAMILLE CLAUDEL : SCULPTEUR D’ÉMOTIONS : UNE INTRATEXTUALITÉ"

La présence du corps dans l’oeuvre de Camille Claudel a invoqué le désir de rendre viables les gestes comme composants visuels pertinents à l’univers du mouvement. Ces gestes humains ont mis en évidence un potenciel d’expérience personnelle et ont guidé une dynamique très particulière du bagage instrumental de ces corps en sculpture. “Camille Claudel : Sculpteur d’émotions” est une composition chorégraphique contemporaine, solo, de 55 min ininterrompues. On a développé à partir de la sélection de dix travaux du sculpteur : L’Homme Penché, La Valse, La Vague, L’Âge Mûr, Rêve au Coin du Feu, La Fortune, La Profonde Pensée, La Joueuse de Flûte, Les Causeuses e L’Abandon.
La relecture des oeuvres à travers le langage de la danse est partie de l’analyse gestuelle de ses sculptures. On a recherché dans ces sculptures l’hypothèse de transformation de la forme-émotion en forme-volume. Les réflexions sur les éléments trouvés se sont traduites en mouvements chorégraphiques qui ont suscité des sons, mélodies, rythmes et sensations musicales qui créent un climat et sont les intégrantes indispensables à la performance. Entre les pièces musicales se trovent des compositions de Claude Debussy, Gabriel Yared, Jean-Claude Petit, Pierre Van Dormael, Z. Preisner et Vladimir Cosma.
Les solutions de performance ont dérivé de l’investigation des possibilités d’exercice du corps à travers la viabilisation des concepts visuels et plastiques des images sculptoriques, puis qu’on a analysé des composants tels que : la forme, le volume, la dimension, la profondeur, le mouvement, la gestualité, l’espacialité, la dynamique, l’expression, la thématique, l’universalité et d’autres.
Le langage biographique qui s’étend dans la composition n’a pas l’intention d’être linéaire chronologiquement, mais s’engage à la contextualisation du mouvement corporifié en rapport avec le temps, a l’espace et surtout dans la présentation des conditions d’action de la femme-artiste de la fin du dix-neuvième siècle.
Les adaptations de extraits de textes de Paul Claudel et Gérard Bouté sont presentées en off par la voix de M. Eric Chartiot. Ces textes collaborent non seulement pour la configuration du personnage Camille Claudel, mais aussi pour la démonstration de la contemporaineité des thèmes traités dans son oeuvre. La décision pour une conception plurale du personnage met l’interprète dans plusiers hybridismes : Camille-femme, Camille-émotion, Camile-conscience, Camille-inconscience, Camille-désir, Camille-artiste, Camille-objet d’art et autant d’autres.
Pour l’espace scénique ont été créés des éléments fixes. Un écran représentant la végétation traduit la forte liaison entre Camille Claudel et la nature. Praticables de diverses dimensions ils sont couverts de tissus noirs et blancs. Des ventilateurs et un projecteur sont en dehors du champ visuel des spectateurs. Un aquarium et d’autres accessoires participent aussi de la scène. Des interférences de projection en vidéo montrent sur un écran des images d’espaces, objets, personnages et contextes qui composent le processus de la composition chorégraphique.
Les costumes changent au cours du spectacle offrant à chaque oeuvre une conception personnelle qui, tantôt s’ajoute à la thématique, tantôt la justifie. Par moments, des accessoires petits ou moyens se faisaient nécessaires manipulés par l’interprète.
L’éclairage s’est centré sur l’antithèse entre l’indiscutable domaine de Camille Claudel en ce qui concerne la compréhension de la cohérente-incohérance des émotions humaines et l’impitoyable reclusion à laquelle elle a été soumise par sa famille et aussi par la societé de son époque. Le clair-obscur, l’intensité de la lumière et le silence de l’obscurité, les couleures de ses désirs incommensurables ont le montage et l’opération de l’éclairagiste Carmem Salazar.
Enfin, ce spectacle montre le mouvement inhérent à la production en sculpture de Camille Claudel, viabilise les concepts plastiques du corps statuaire et du corps vivant, identifie les intersections entre la sculpture et la danse, tout avec le support de la triade propulseuse de son oeuvre : la tendance à renverser l’ordinaire, l’impulsion créatrice et son désir incandescent qui l’a éternisée
Chorégraphie, mise en scène :Elisa Freitas Machado
Musique: Claude Debussy
Gabriel Yared
Gatien Marcailhou
Jean-Claude Petit
Pierre Van Dormael
Z. Preisner
Vladimir Cosma
Extraits adaptés de textes: Paul Claudel
Gérard Bouté
Voix: Eric Chartiot
Lumières: Carmem Salazar
Scénographie et Costumes: Elisa Freitas Machado